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mercredi 11 janvier 2012

La thérapie cognitive, ça marche ! - Aaron Beck

Aaron Beck et Tenzin Gyasto

Hello !
Je viens de parcourir avec passion l'ouvrage du père fondateur de la thérapie cognitive: Aaron Beck: "cognitive therapy and the emotional disorders" (disponible en français aux éditions de Boeck, mais 5 fois plus cher que la version en anglais chez Penguin Psychologie...). j'ai déjà commencé à parler de la thérapie cognitive dans un post précédant: http://advaita22.blogspot.com/2012/01/therapie-cognitive.html
Je pensais étudier cela pour pouvoir éventuellement aider un jour des personnes de ma connaissance, mais à ma surprise, les résultats sur moi sont très impressionnants, je dois dire que c'est surprenant ! (par rapport aux autres techniques de bien-être et thérapies que j'ai essayées jusqu'ici).
En même temps qu'Aaron Beck mettait cette technique au point (son livre date de 1975), un autre thérapeute Albert Ellis faisait aussi les mêmes découvertes..
Cette approche se distingue de la psychothérapie analytique de Freud, dans la mesure où ici on ne cherche pas à corriger l'inconscient, ni à l'interpréter, ni à revivre quoi que ce soit.. cette approche se distingue aussi des thérapies comportementales (où l'on cherche à corriger un comportement), naturellement on peut coupler approche cognitive et comportementale (ce qu'on appelle alors en français TCC).
Aaron Beck, en faisant la synthèse des pensées automatiques de ces patients, a constaté que suivant la pathologie, on retrouvait les mêmes schémas de pensées... du coup il a eu l'idée d'aider le patient à revisiter son système de pensée, qui est erroné, une déformation de la réalité, et comme les émotions proviennent beaucoup des pensées... en corrigeant le système de pensée, on corrige la façon dont la personne se sent et se comporte..
Aaron Beck et d'autres collègues ont ainsi fait une synthèse des système de pensées selon les différents troubles; je trouve qu'on s'y retrouve très bien !
Le thérapeute ne va pas chercher à faire un lavage de cerveau du patient, il va plutôt en dialoguant avec lui (sous forme de dialogue de type socratique), l'inviter à questionner son système de croyance (que le thérapeute sait être erroné car répondant toujours aux mêmes idiosyncrasies suivant le trouble).. au final, c'est le patient qui est acteur de sa guérison, car c'est lui qui va décider de renoncer à son système de croyance, quand il sera prêt.. on utilise une approche en 3 colonnes: 1) la situation qui a déclenché une émotion forte, 2) la pensée automatique qui était associée (que l'on va questionner) 3) la pensée plus rationnelle proposée à la place..
L'évacuation des émotions (pleurs, colères) est aussi conseillée par Aaron Beck, mais cela n'est pas directement dans le cadre de cette thérapie; par ailleurs dans quelques cas (je n'ai pas le détail à ce stade de mes lectures), évacuer les émotions peut aggraver le problème..
Cette approche donne de très bon résultats, parfois c'est fulgurant, je confirme..
Par exemple, prenons une personne qui, face à des difficultés, à tendance à devenir triste/dépressive..
Et bien ce genre de personnes, quand on les écoute, leur trauma revient beaucoup à une perte (probablement dans l'enfance ou dans une vie antérieure).. le schéma de pensée (dont on n'a pas pleinement conscience qu'il est faut, c'est la clef) est alors le suivant "je ne peux être heureux que si on m'aime", et tout un tas de corollaires "je dois réussir tout ce que je fais, je dois être accepté, admiré par tout le monde tout le temps, je dois être au top, ma valeur dépend de ce que les autres pensent, si quelqu'un est en désaccord avec moi c'est qu'il ne m'aime pas, je dois saisir toutes les opportunités".. une telle personne va réagir par dépression (perte sommeil, appétit, libido, envie de vivre) à toute perte (brusque, ou retrait progressif d'affection). Elle peut fuir et éviter aussi.
Par contre, si le thérapeute (ou la personne elle même) réussit à ce que la personne remette en cause cette pensée ("je ne peux être heureux que si on m'aime"), alors tout change... toutes les énergies bloquées se débloquent, etc..
D'autres pathologies sont abordées, par exemple les personnes à dominante (on peut tous par moment l'être un peu de même qu'on peut tous déprimer par moment, on parle ici de quelque chose de flagrant et chronique) de type colériques-paranoïde: ces personnes ont souvent l'impression qu'on leur fait une injustice, qu'on abuse d'eux, voient des offenses illusoires, ont le plus grand mal à résister aux frustrations d'un souhait, vont prêter des intentions à l'autre qu'il n'a pas, vont exagérer, se mettre en colère, manipuler pour contrôler, et rejeter la faute sur l'autre en se remettant peu en cause (au contraire de la personne à tendance dépressive qui va trop se culpabiliser). Là encore la thérapie consiste à examiner les schémas de pensée erronés (genre "le monde me veut du mal") pour les remplacer par des pensées plus réalistes..
Les névroses d'angoisses sont abordées aussi (signaux d'alarme danger trop fort dans l'organisme), ainsi que moulte autres troubles...
Pour les troubles borderline il faut se reporter à un autre ouvrage qu'il a écrit avec 3 autres cliniciens, j'en parlerai une autre fois. Je parlerai aussi de son livre sur la thérapie cognitive appliquée aux couples "Love is never enough", ainsi que les ouvrages de ses collègues..
Nettoyer ses schémas de pensée est important avant de prétendre à créer sa réalité (je reparlerai de "Reality Transurfing" de Vadim Zeman.. Calmer ainsi son mental est bon pour mieux entendre le chant de l'Âme.. (fort bien nommé également l'Ange de la Présence)..
Je parlerai aussi peut être un jour du lien entre thérapie cognitive et le zen, le chan, et le vedanta, mais ça, ça sera peut être ma ptite contribution inventive à moi..

Mister Aaron Beck !!

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